Commémorer, c’est se souvenir. Mais c’est aussi transmettre l’histoire. Le 28 août 1944, Marseille retrouvait enfin sa liberté. Aujourd’hui, nous honorons la mémoire de celles et ceux – Marseillaises, Marseillais, Françaises et Français – qui ont contribué à cette victoire.
Marseille sous les bombes
Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, la ville est bombardée par les Alliés. Au même moment, des parachutistes de la 1st Airborne Task Force libèrent La Motte, premier village provençal délivré.
Le 15 août, les troupes du général Patch, à la tête de la 7e armée américaine, débarquent sur les côtes varoises. Trois divisions d’infanterie américaines se déploient : Alpha, Delta et Camel. Progressivement, Américains, Britanniques et Forces françaises de l’intérieur (FFI) avancent, main dans la main.
Les tirailleurs africains et les Tabors marocains, embarqués depuis l’Italie, rejoignent l’armée B du général de Lattre de Tassigny et débarquent à leur tour le 16 août, avant d’atteindre les portes de Marseille le 21 août.
La Résistance se soulève
Dans la ville, la Résistance entre en action. Les entreprises tournent au ralenti, les sabotages se multiplient. FTP-MOI italiens, arméniens, juifs et FFI s’emparent de dépôts, mènent des attaques et récupèrent des armes.
Le 21 août, la préfecture est prise ; le lendemain, le Comité de Libération, présidé par Francis Leenhardt, est installé. Peu à peu, les Forces françaises libres rejoignent les résistants marseillais, malgré les ordres contraires.
La bataille de Notre-Dame de la Garde
Le 25 août, l’assaut contre les positions allemandes débute. Deux colonnes du 7e régiment de tirailleurs algériens progressent vers la basilique. Les combats sont d’une rare intensité : blockhaus neutralisés un à un, chars engagés dans la montée de l’Oratoire, explosions, pertes humaines… Parmi elles, celle d’Ahmed Litim, tombé au pied de la colline.
Finalement, le drapeau tricolore flotte sur Notre-Dame de la Garde. Mais Marseille n’est pas encore libre : les dernières poches de résistance ne cèdent que le 28 août, date de la capitulation allemande.
Un tournant stratégique pour la France
Dès le 24 août, Raymond Aubrac, représentant du gouvernement provisoire, atteint la préfecture sous les tirs ennemis et restaure l’autorité de la République.
Marseille, redevenue française, joue alors un rôle majeur : port stratégique pour l’acheminement du matériel, tête de pont essentielle pour la progression des Alliés, la ville contribue à la libération du territoire national.
Hommage aux combattants
Aujourd’hui, les autorités rendent hommage aux combattants, réunies devant le char Jeanne-d’Arc, symbole des sacrifices consentis par les tirailleurs algériens, les tabors marocains, les résistants marseillais et tant d’autres anonymes.
Nous sommes libres parce qu’ils ont résisté. Leur courage nous oblige. Ce devoir de mémoire nous unit et nous engage : transmettre, se souvenir, et honorer ces femmes et ces hommes tombés pour Marseille et pour la France.
Les animations et commémorations prévues